LA BANQUE ISLAMIQUE

La participation du Monde Musulman au nouvel ordre économique international en effet à l'économie moderne et aux transactions financières basée sur la loi Islamique, la Charia. Ces mesures doivent être basées sur les principes Islamiques de justice sociale et d'humanité.

L'approche de la banque Islamique entraîne - au delà des implications religieuses - une relation conceptuelle différente entre les activités de finance et d'économie. Le lien créancier-débiteur est remplacé par le risque équitablement partagé entre l'apporteur du capital et l'entrepreneur.

La principale conséquence dans cette autre approche de l'économie Islamique est l'interdiction de payer ou faire payer des intérêts.
L'élimination de l'intérêt du système économique a pour but de "promouvoir des accords économiquement justes, socialement équitables, favoriser la solidarité et l’union de la Communauté Musulmane, harmoniser le commerce, créer de puissantes apogée(essors) économiques, et entraîner la coopération et la co-participation dans toutes les démarches de la vie".

A part le principe-clé de la prohibition (interdiction) de l'intérêt, un second principe Coranique, relatif à l'argent, est la prohibition de la thésaurisation. Il faut engager son argent dans une activité pour soi-même et la communauté.
Les solutions proposées sont le partage du profit et l'accent mis sur la valeur du travail, contrairement à celle du capital, comme source de revenu.

Derrière ces principes repose la philosophie complète de l'Islam et de son système de valeurs spécifique. Il tend à instituer une relation équitable entre les droits de l'individu et ceux de la société en établissant l'harmonie, par l'élimination des intérêts contradictoires. La raison économique qui explique l'élimination de l'intérêt se base sur les valeurs de justice, de rendement, de stabilité et de croissance.
A propos de stabilité, on argue (conclue) que l'économie basée sur l'intérêt à une tendance intrinsèque (principale) vers l'inflation, car la création d'argent n'est pas dû à des investissements productifs, que ce soit au niveau des banques centrales ou au niveau des banques commerciales.
Pour apprécier les implications de la Charia dans les transactions économiques et financières, on doit analyser les institutions majeures de la loi Islamique en relation avec ces secteurs.

Du point de vue de la structure de leur capital, les banques Islamiques reposent en majorité sur leurs actionnaires et leurs dépositaires, constitués essentiellement de personnes physiques. Parmi la communauté bancaire, les institutions Islamiques sont plutôt de taille modeste, à cause de leur structure d'actionnariat constituée en général du public privé habitant le pays.
Alors que les banques Islamiques commerciales opèrent sur le territoire national, les compagnies d'investissement et de fonds Islamiques peuvent étendre leur mandat à l'international.
L'interdiction de prendre ou demander un taux d'intérêt affecte toutes les activités des institutions de finance Islamique, en ce qui concerne l'utilisation des fonds. Il est intéressant de noter qu'il existe différentes interprétations sur la façon d'appliquer le terme 'riba' (intérêt) à l'économie d'aujourd'hui et aux transactions financières. Les 'modernistes' visant une nouvelle interprétation de l'Islam en général, poussent à une interprétation à l'esprit de la loi et non à la lettre. Ils contestent donc en disant que le Coran a interdit l'usure et non l'intérêt légitime. Pourtant, la majorité des économistes Islamiques maintiennent que l'intérêt est aussi interdit pour tout crédit productif, puisque le terme 'riba' signifie augmentation et que par conséquent tous les remboursements au delà du montant original du prêt sont illicites. Les banques Islamiques en activité aujourd'hui suivent cet avis dans leurs opérations.
Le concept de partage équitable du risque entre l'apporteur de capital et l'entrepreneur est central dans les activités bancaires Islamiques. Suivant ces principes basiques de finance privée d'intérêts, les institutions financière Islamiques présentent les actions suivantes pour leurs clients :

(a) Financement avec prise de Participation (Moucharaka)
La banque fournit une partie des capitaux propres et du fond de roulement requis pour le projet, et partage avec l'entrepreneur toutes pertes ou tous profits. Les profits sont partagés selon un ratio pré-établi. Les pertes, toutefois, sont calqués sur la part de la contribution au capital.

(b) Financement de Confiance (Mudaraba)
La banque fournit tous les capitaux requis. Le client fournit les capacités de gestion pour le projet concerné, encore une fois sur la base d'un partage pré-établi des profits. Les pertes, dans ce cas, sont subies entièrement par la banque seule, le client ne perdant que la valeur de son travail.

(c) Financement au Coût-Plus-Profit (Murabaha)
L'institution financière achète les matériaux de base, les biens ou l'équipement et les vend au client avec une marge de profit négociée supérieure au coût.

(d) Financement par Location (Ijar)
La banque acquière un équipement ou des bâtiments et les rend disponibles au client sur la base d'un loyer direct.

(e) Financement par Lease-Achat (Ijar wa Iktina)
L'arrangement est similaire à ci-dessus excepté que le client a l'option d'acquérir la propriété du bien loué ou du bâtiment en accumulant les traites dans un compte épargne. Le ré-investissement de tout le capital accumulé est en faveur du client, lui permettant d'amortir le coût de la location.

Les institutions Islamiques financières peut octroyer aussi des prêts à taux zéro pour ces projets. De plus, les diverses activités mentionnées ci-dessus peuvent être combinées sous diverses formes pour réunir les conditions financières de l'économie moderne.
Une petite aperçu sur la bourse au yeux de l'islam
Tout d'abord il faut préciser qu'il n'est pas illicite à priori de placer son épargne en bourse. Cependant la palette des produits licites est restreinte par rapport à l'offre de titres. Parmi les titres comme les obligations, les FCC et tous SICAV ou FCP contenant une partie en obligations ou autres titres de créance rémunérés par l'intérêt sont clairement haram, en vertu de l'interdiction de Al Ribâ : Parmi les formes de "Ribâ" interdits par le Qour'aane et la Sounnah, on trouve le "Ribâ An Nasîa" (somme payée pour l'usage de capitaux empruntés ou en contrepartie d'un rééchelonnement dans le paiement d'une dette) et le "Ribâ al Fadhl" (vente ou échange d'un bien contre un autre de même nature avec un surplus) [1]
Restent donc les actions, ainsi que les SICAV et FCP composés d'actions exclusivement. On peut les acheter et les vendre sous les conditions suivantes : Premièrement l'activité principale de l'entreprise émettrice de l'action considérée doit être licite (pas d'actions de sociétés dont l'objet principal est la production d'alcool, le jeu de hasard etc). En second lieu, en raison du fait que la plupart pour ne pas dire toutes les entreprises ont recours à l'intérêt, il convient de signifier à l'entreprise par écrit qu'on ne lui délègue pas le pouvoir de procéder à ce genre de transactions ; ensuite on calcule la part de l'intérêt dans le dividende et on la donne pour la charité. Ceci afin de purifier tous dividendes, car ce don n'aura pas valeur de Zakat (aumône légale) ni de Sadaqah (charité). Les plus-values doivent également être purifiées de leur part illicite (part d'activité illicite de l'entreprise). Troisièmement, tant que l'argent rapporté à la société par l'émission de titres n'a pas été investi dans du matériel ou des marchandises, l'action ne peut être revendue à un prix supérieur ou inférieur au prix de départ, même si elle est côtée plus ou moins. En revanche, si une partie de l'argent rapporté a déjà été investi, dans ce cas il sera permis de revendre l'action au prix du jour.

Pour ce qui concerne la Zakat sur les plus-values et dividendes d'actions ou produits financiers composés d'actions, il convient de payer la Zakat sur les titres achetés (en prenant leur valeur de cotation) dans une intention de spéculation à court terme, car ceux-ci peuvent alors être assimilés à des biens marchands. Si les actions sont achetées pour servir de sources de revenus (grâce aux dividendes), alors la Zakat n'est due que sur la partie de dividende proportionnellement égale aux actifs circulants (stocks, créances et autres actifs à moins d'un an).
Wallahou A'lam !