Les crédits

Qu'est-ce qu’un crédit ?
Le crédit est la mise à la disposition de biens ou de sommes d’argent qui seront seulement payés ou remboursés plus tard. · Les banques sont les principaux dispensateurs de crédit en effet, Les banques regroupent les dépôts recueillis auprès de leurs clients et les transforment en crédits généralement plus grands et plus longs.Mais des crédits peuvent également être accordés par les entreprises.
Exemple: dans une vente à terme, un commerçant et un fournisseur sont d’accord pour que le paiement des marchandises fournies soit reporté à une date ultérieure.

· Le crédit bancaire
C’est un contrat entre un banquier et un client par lequel le premier (le prêteur) consent à accorder au second (l’emprunteur) une certaine somme qu’il remboursera plus tard, à l’époque convenue et moyennant le paiement d’un intérêt convenu.
Le bénéficiaire du crédit rembourse donc:
- le montant nominal du prêt
- auquel s’ajoute l’intérêt perçu par la banque, l’intérêt étant le revenu qui rétribue le prêteur de capitaux.
L’importance économique du crédit
Sans l’intervention des banques, certains achats ou investissements seraient impossibles pour les ménages, les entreprises ou les pouvoirs publics.
Grâce au crédit:
- un particulier peut faire face, par exemple, à des dépenses imprévues (crédit à tempérament ou à la consommation) ou à des dépenses dont l’importance excède ses possibilités financières actuelles (crédit hypothécaire). meme chose pour un commerçant,ainsi que les pouvoirs publics peuvent construire des routes, des hôpitaux, …, effectuer des travaux de restauration, etc.
Le point crucial: le risque de crédit !
Lorsqu’elle accorde un crédit, la banque pose un acte de confiance. Elle croit à la capacité de remboursement de l’emprunteur. Mais le risque qu’il ne rembourse pas existe cependant. L’analyse du risque de crédit est le point crucial de tout crédit octroyé c'est pour cela que Les garanties ont pour but de réduire le risque pris, soit en augmentant le recours dont la banque dispose, soit en se faisant rembourser par priorité sur le produit de la réalisation de certains biens.
les formes de crédit

Il n’y a pas une, mais des quantités de formes différentes de crédit. A chaque fois, le banquier cherchera celle susceptible d’aider le mieux son client à faire face à ses besoins. Les nombreuses formes de crédits bancaires peuvent être classées :
- d’après leur durée: court, moyen ou long terme
- d’après leur usage: usage professionnel ou usage privé
- d’après leur destination
- d’après leur affectation géographique
- d’après la nature du service rendu au crédité
- d’après la nature de l’emprunteur: crédits aux particuliers, crédits aux entreprises et crédits aux pouvoirs publics; c’est la distinction que nous adoptons ici.

Les crédits aux particuliers

- Le crédit à la consommation: prêt à tempérament, vente à tempérament, leasing
Le prêt à tempérament : selon la loi, c’est un contrat de crédit aux termes duquel une somme d’argent (ou un autre moyen de paiement) est mis à la disposition d’un consommateur qui s’engage à rembourser par des versements périodiques.
· La vente à tempérament : selon la loi, la vente à tempérament est définie comme tout contrat de crédit qui doit normalement emporter acquisition de biens meubles corporels ou prestations de services et dont le prix s’acquitte par versements périodiques, en trois paiements au moins, en ce non compris l’acompte. Un acompte d’au moins 15 % du prix de vente doit être versé au vendeur à la signature du contrat. Tant que l’acompte n’est pas payé, la vente n’existe pas. Cette forme de crédit est beaucoup pratiquée dans certains secteurs, comme la vente de voitures. Le consommateur rembourse les mensualités au vendeur.
· Le leasing ou crédit-bail ou location-vente: selon la loi, le crédit-bail est tout contrat de crédit par lequel une des parties s’engage à fournir à l’autre partie la jouissance d’un bien meuble corporel à un prix déterminé que cette dernière s’engage à payer périodiquement, et qui comporte une offre d’achat.

Le crédit hypothécaire
Le crédit ou prêt hypothécaire est un crédit à long terme destiné aux personnes physiques désirant construire, acheter ou transformer une habitation.

Les crédits aux entreprises
Les crédits à court terme aux entreprises
· L’avance à terme fixe ou straight loan: avance remboursable en une fois L’avance à terme fixe ou straight loan est une avance en compte prélevée et remboursée en une tranche.
Le taux d’intérêt convenu au préalable est généralement inférieur à celui du crédit de caisse.
C’est un mode de crédit simple, ouvert à un nombre croissant d’entreprises et qui a connu (et connaît) beaucoup de succès.
Le crédit d’escompte : achat d’une traite au nominal diminué des agios
Le crédit d’escompte amène la banque à céder des espèces ou à créditer un compte contre le transfert de la propriété d’effets de commerce non échus. Ce transfert se fait par endossement des effets.
Le montant cédé par la banque correspond à la valeur nominale de l’effet diminuée de l’intérêt calculé jusqu’à son échéance et d’une commission (agios).
Le crédit de caisse ou avance en compte courant: ligne de crédit utilisable et remboursable à tout moment
Le crédit de caisse est un crédit en compte courant par lequel la banque accepte que le crédité se mette en situation débitrice jusqu’à un montant déterminé (plafond ou crédit accordé). Ce crédit est accordé pour une durée généralement indéterminée mais avec possibilité pour la banque d’y mettre fin moyennant un préavis allant de 15 jours à quelques mois.

Les crédits à moyen et long terme permettant de financer les investissements
L’investissement est un engagement à long terme de l’entreprise; il requiert souvent des moyens financiers importants par rapport à ceux dont l’entreprise dispose.
Pour l’entreprise, investir comporte une certitude, le paiement du coût de l’investissement, et un espoir, un flux de recettes tel qu’il permettra de réaliser un profit. En décidant d’investir une entreprise accepte des risques parfois substantiels, risques auxquels participe le banquier s’il finance l’opération.

Le crédit d’investissement
Le crédit d’investissement est un prêt à long terme accordé par la banque pour permettre à l’entreprise de réaliser des investissements bien définis. Il est utilisé au fur et à mesure de l’investissement. Le remboursement du capital s’effectue par tranches selon un plan déterminé.

Le leasing, aussi appelé crédit-bail ou location-financement
Il ne s’agit plus d’un prêt consenti à l’entreprise qui achète le matériel mais bien, pour la société de leasing, d’acheter l’équipement et puis de le donner en location à l’investisseur pour une durée correspondant au maximum à la vie économique du bien. A l’échéance, le preneur de leasing dispose d’une option qui lui permet d’acheter le matériel pour 3 à 5 % de sa valeur initiale.
L’idée de base du leasing est donc de permettre à l’entreprise d’utiliser un matériel donné ou d’occuper un bâtiment sans en être propriétaire.

Le crédit d’acceptation
Une acceptation de banque est une traite tirée sur et acceptée par une banque. L’acceptation de banque constitue un instrument de crédit destiné au financement des importations et des exportations.
Le crédit d’acceptation est une convention par laquelle la banque autorise le bénéficiaire du crédit à tirer ou à laisser tirer par ses fournisseurs des traites sur elle, et s’engage à accepter ces traites jusqu’à concurrence d’un montant déterminé.

Le crédit documentaire
Le crédit documentaire est l’opération par laquelle un banquier, agissant comme mandataire de son client importateur, s’engage à l’égard d’un fournisseur étranger à payer le prix des marchandises achetées par son client, ou à accepter une traite d’un montant correspondant, contre remise de certains documents y relatifs. Ces documents constituent généralement le titre de propriété des marchandises ou tout au moins la preuve de leur expédition.
En demandant à son banquier d’ouvrir un crédit documentaire en faveur de son vendeur,l’importateur de marchandises obtient la certitude que le paiement de son achat ne se fera que contre remise des documents de propriété ou d’expédition des marchandises, établis de la façon qu’il aura lui-même indiquée et d’après les conditions qui le lient au vendeur.
Le vendeur obtient une garantie de recouvrement de sa créance s’il prouve par la production des documents requis, avoir accompli ses obligations contractuelles. La technique du crédit documentaire permet de résoudre d’importants problèmes de financement qui peuvent se poser aux importateurs de marchandises.

Les crédits aux pouvoirs publics
Les moyens de l’Etat proviennent en partie de la fiscalité directe et indirecte, en partie aussi d’emprunts contractés . Des emprunts qui ne sont en définitive que des impôts différés, puisqu’il faut un jour les rembourser et en attendant payer les intérêts qui s’y rapportent.
L’Etat fait donc directement appel:
- aux épargnants, entreprises et particuliers;
- aux investisseurs institutionnels, assureurs, fonds de placement collectifs, fonds de pension;
- aux intermédiaires financiers, notamment les banques.
Sous quelles formes les banques participent-elles au financement des pouvoirs
publics ?
L’octroi de crédits par les banques aux pouvoirs publics belges s’effectue
· surtout sous forme d’effets: obligations et certificats de trésorerie
· sous forme d’octroi de crédit direct, dans une bien plus faible mesure.

Les autres services et produits des banques
Pour faire face à la diminution constante de leur marge d’intermédiation L (qui résulte de la différence entre les taux d'intérêt accordés aux déposants et les taux réclamés aux emprunteurs) et offrir à leurs clients une gamme de produits financiers répondant le plus complètement possible à leurs besoins, les banques mettent davantage l’accent sur d’autres
types d’opérations, notamment :
- les assurances,
- la gestion de patrimoine et les conseils en placement,
- les opérations de change et les instruments dérivés,
- les opérations sur titres et les services sur et en périphérie du marché des capitaux,
- les opérations sur le marché de la dette publique,
- l’appui logistique au commerce extérieur,
- la location de coffres.

1. Les assurances
Certaines banques ont développé ces dernières années une stratégie de “bancassurance” qui consiste à vendre des produits d’assurance via leurs propres canaux de distribution, que les produits proviennent de compagnies d’assurances faisant partie du groupe bancaire ou non.
2. La gestion de patrimoine et les conseils en placement
La gestion de patrimoine, appelée aussi private banking, a pour but d’aider le client à définir une stratégie pour atteindre ses objectifs essentiels en matière de patrimoine: développer et gérer son capital afin de réaliser ses projets, assurer sa sécurité financière,
organiser la transmission de ses biens. Le banquier a pour vocation de pratiquer une gestion “globale” du patrimoine qui peut se schématiser en trois phases:
- le bilan patrimonial;
- la réflexion sur les objectifs d’un client et la stratégie d’organisation afin d’atteindre
une composition optimale de son patrimoine;
- la mise en oeuvre de la stratégie choisie et la gestion du patrimoine global du client.

3-Les services sur et en périphérie du marché des capitaux
Sur le marché des capitaux, les banques servent d’intermédiaires pour les opérations en Bourse des clients et les conseillent dans leurs opérations sur titres,Hormis les dépôts, les banques proposent à leur clientèle des placements en actions et obligations. Les clients peuvent transmettre à la banque leurs ordres de bourse et la banque veille à leur exécution. Les spécialistes de la banque assistent le client de leurs conseils.
4-Les opérations sur le marché de la dette publique
Les banques effectuent de nombreuses opérations sur les marchés de la dette publique, tant pour leur compte propre que pour le compte de la clientèle. Avec la modernisation des marchés de la dette publique, des marchés secondaires
volumineux se sont développés en peu de temps pour les obligations linéaires et les certificats de trésorerie , ce qui a incité les banques à adapter leurs activités en la matière.
5- L’appui logistique au commerce extérieur
Les banques interviennent comme support technique dans les opérations de commerce extérieur de leur clientèle. en effet :

- Les banques apportent leur savoir-faire dans les techniques de financement pour la grande exportation.
- Les banques collaborent aux projets de financement internationaux de leurs clients.
-Certaines banques sont également actives dans le financement du négoce international de matières premières (métaux, pétrole, coton, café, sucre, cacao, etc.).

6- La location de coffres
Dans la plupart des banques, il est possible de louer un coffre. Les clients peuvent ainsi mettre à l’abri du vol et de l’incendie, des documents, bijoux et autres objets de valeur.
7 -Perspectives d’avenir du métier de banquier

7.1 Les banques développent de plus en plus d’activités hors de
l’intermédiation classique
Du fait de la désintermédiation, les banques pratiquent moins leur métier de base d’intermédiaire financier. Elles développent de nouvelles activités moins traditionnelles, qui répondent aux besoins des clients et tiennent compte des évolutions du marché. Elles se créent ainsi de nouvelles sources de revenus, hors de l’intermédiation classique.
7-2 Les banques développent des réseaux alternatifs de distribution
De nouveaux canaux de distribution ont connu ces dernières années et connaîtront dans le futur un succès grandissant.
· le "phone banking", le "PC banking" se sont vite implantés chez les particuliers, surtout auprès des jeunes mais aussi auprès des entreprises via Isabel, le système interbancaire pour les paiements électroniques.
· la carte "Proton" a vite trouvé sa place dans le monde des paiements et ouvert la voie aux cartes "stored value".
La généralisation du téléphone intelligent permettra, à l’avenir, de recharger la carte Proton à domicile. Plus tard, il sera possible, avec ce type de carte, de recharger soi-même, à domicile, la puce Proton au moyen d’un PC et d’effectuer des paiements au comptant pour les achats via Internet.
· L’Internet banking, qui n’en est qu’à ses débuts, jouera un rôle croissant dans le futur, non seulement au niveau des paiements, mais aussi dans une série d’autres aspects de l’activité bancaire, comme l’octroi de crédits, les produits d’épargne ou les placements. Il deviendra possible de créer des banques "virtuelles".
Ces nouveaux canaux de distribution auront un impact sur les activités du réseau
d’agences : de plus en plus de transactions se feront autrement que par l’intermédiaire des
agences.